L’embolisation de la prostate représente aujourd’hui une avancée significative dans le traitement de l’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP), affection touchant de manière croissante la population masculine avec l’avancée en âge. Cette technique, moins invasive que les méthodes chirurgicales traditionnelles, utilise des particules microscopiques pour bloquer l’apport sanguin à la prostate, réduisant ainsi sa taille et les symptômes associés. Toutefois, comme tout acte médical, l’embolisation de la prostate n’est pas dénuée d’effets secondaires. Cet article se propose de les explorer en détail, à la lumière des dernières études scientifiques dans le domaine.
L’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP) est caractérisée par une augmentation de volume de la prostate, entraînant des symptômes urinaires gênants tels que le besoin fréquent d’uriner, la difficulté à commencer à uriner ou un jet urinaire faible. Si divers traitements médicamenteux existent, ils ne sont pas toujours efficaces et peuvent présenter des effets secondaires notables. L’embolisation de la prostate émerge donc comme une alternative prometteuse pour les patients ne répondant pas aux traitements standards ou désireux d’éviter la chirurgie.
L’embolisation de l’artère prostatique (EAP) consiste à introduire par voie endovasculaire, via une petite incision à l’aine, des particules embolisantes dans les artères nourricières de la prostate. Ces particules bloquent le flux sanguin vers la prostate, provoquant une réduction significative de son volume. Réalisée sous contrôle d’imagerie, cette intervention est minimalement invasive et offre l’avantage d’une récupération rapide avec un séjour hospitalier réduit.
Bien que l’EAP soit globalement bien tolérée, certains effets secondaires peuvent survenir.
Des douleurs ou un inconfort localisé dans la zone de l’aine, où l’incision est réalisée, peuvent être ressentis. Ces symptômes sont généralement temporaires et bien gérés à l’aide de médicaments antidouleur.
Dans les jours suivant l’embolisation, des symptômes urinaires tels que des sensations de brûlure lors de la miction ou une fréquence accrue peuvent apparaître. Ces effets sont habituellement de courte durée.
Comme pour toute intervention, il existe un risque d’infection au niveau du site d’incision ou plus rarement, une infection urinaire ou prostatique. Une prophylaxie antibiotique peut être prescrite pour minimiser ce risque.
Des préoccupations existent quant aux potentiels effets de l’embolisation sur la fonction sexuelle, notamment la dysfonction érectile ou l’éjaculation rétrograde. La majorité des études indiquent que ces effets sont rares, et certains patients peuvent même noter une amélioration de la fonction sexuelle après l’intervention.
Une complication rare mais sérieuse est la nécrose (mort tissulaire) de la prostate, pouvant survenir si une quantité excessive de tissu prostatique est privée de son apport sanguin. Ceci peut requérir une intervention chirurgicale d’urgence, bien que le risque soit minimisé par un ciblage précis lors de l’embolisation.
La gestion des effets secondaires post-embolisation est cruciale pour une récupération optimale. La plupart des symptômes légers peuvent être traités efficacement avec des médicaments analgésiques ou des anti-inflammatoires. Le suivi régulier avec le médecin traitant permet de surveiller l’évolution clinique et d’ajuster le traitement au besoin.
La surveillance post-procédure est essentielle pour s’assurer de l’efficacité du traitement et de l’absence de complications à long terme. Des visites de suivi régulières, accompagnées d’examens cliniques et d’imageries, permettent d’évaluer la réduction de la prostate et l’amélioration des symptômes urinaires.
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