Qu’est ce que le syndrome de TURP ?
Le syndrome de TURP (TransUrethral Resection of the Prostate), également connu sous le nom de syndrome de réabsorption d’eau post-opératoire, est une complication potentiellement grave qui peut survenir après une resection transurétrale de la prostate. Cette procédure chirurgicale est couramment utilisée pour traiter l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP), une condition qui affecte une grande partie de la population masculine âgée. Bien que la technique chirurgicale ait fait ses preuves en termes d’efficacité et de sécurité, elle n’est pas exempte de risques. Parmi ces risques, le syndrome de TURP occupe une place particulière en raison de ses implications potentiellement sévères sur la santé du patient.
La resection transurétrale de la prostate est une procédure médicale durant laquelle le chirurgien enlève le tissu prostatique excessif qui bloque le flux urinaire. Cette technique est réalisée avec un résectoscope, inséré dans l’urètre jusqu’à la prostate. L’utilisation de l’eau distillée ou d’une solution saline spéciale comme liquide d’irrigation permet de maintenir un champ opératoire clair et d’évacuer les tissus réséqués. Bien que cette méthode soit moins invasive que les options chirurgicales traditionnelles ouvertes, elle n’est pas sans risques.
Le syndrome de TURP survient à la suite d’une absorption systémique excessive du fluide d’irrigation utilisé pendant la chirurgie. Ceci peut entraîner une surcharge en volume, perturbant l’équilibre hydro-électrolytique du corps. Les symptômes résultants incluent des modifications neurologiques, telles que confusion ou agitation, des perturbations visuelles, de l’hypertension ou de l’hypotension, et dans les cas graves, des troubles de la conscience pouvant aller jusqu’au coma. Cette condition, parfois appelée intoxication à l’eau, est une urgence médicale qui nécessite une prise en charge immédiate.
Les risques de développer le syndrome de TURP augmentent avec le volume et la durée de l’irrigation, ainsi qu’avec la présence de communications anormales (fistules) entre la prostate et la circulation sanguine. Les chirurgiens expérimentés sont en mesure de minimiser ces risques en optimisant leur technique chirurgicale, limitant la durée de l’opération, et en utilisant des fluides d’irrigation qui réduisent le risque d’absorption systémique.
Le diagnostic du syndrome de TURP repose principalement sur la surveillance clinique et les analyses sanguines montrant une hyponatrémie dilutionnelle, une hypervolémie, ou des perturbations de l’équilibre acido-basique. Le traitement vise à stabiliser le patient, corriger les déséquilibres électrolytiques et, si nécessaire, implémenter des mesures de support comme l’administration d’oxygène ou de diurétiques osmotiques pour réduire la surcharge en volume. Une prise en charge précoce est cruciale pour prévenir les complications graves du syndrome de TURP.
Avec les progrès techniques et l’utilisation de nouvelles générations de résectoscopes, le risque de syndrome de TURP a diminué. De plus, l’adoption de fluides d’irrigation moins susceptibles d’être absorbés systémiquement permet également de réduire le risque de cette complication. Toutefois, la vigilance reste de mise, et une compréhension approfondie des mécanismes sous-jacents, des facteurs de risque, et des méthodes de prévention du syndrome de TURP est essentielle pour assurer la sécurité des patients.
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